Il passe sa jeunesse à Wilno (Vilnius) où il suit sa scolarité au Collège-Lycée Roi Sigismond Auguste. Il passe son bac en 1929. Il fait ses études à l'Université Stéphane Batory de Wilno, de Philologie polonaise d'abord, puis de Droit ensuite.
Début littéraire
La publication dans la revue universitaire Alma Mater Vilnensis, marque ses débuts en littérature. Pendant ses études, Czesław Miłosz fonde le groupe poétique Żagary et co-rédige la revue du groupe. Diplômé de droit en 1934, il reçoit la même année le Prix du syndicat des écrivains polonais de Wilno. Dans les années 1934-1935 il bénéficie d'une bourse lui permettant d'effectuer un séjour de recherche à Paris. À son retour, il travaille à la Radio Polonaise, d'abord à Wilno, ensuite à Varsovie.
La Guerre
En septembre 1938, Czesław Miłosz réussit à passer en Roumanie, puis à Wilno. Il publie dans les journaux locaux Gazeta Codzienna (Gazette Quotidienne) et Kurier Wileński (Courrier de Wilno). En été 1940 il revient à Varsovie, où il participe à la vie culturelle de la résistance. Une maison d'édition clandestine publie un recueil de ses poèmes, intitulé Poésies, puis, en 1943, une anthologie poétique Pieśń niepodległa (Chant insoumis).
New York, Washington, Paris
Après la défaite de l'Insurrection de Varsovie, Miłosz quitte la ville, et en 1945 s'installe à Cracovie. Il publie, dans des revues littéraires éditées dans cette ville, Odrodzenie (Renaissance) et Twórczość (Création). Un nouveau recueil de ses poésies, intitulé Ocalenie (Sauvetage), est publié en 1945. Il entre dans la diplomatie. Entre 1945 et 1951 il travaille dans les ambassades de Pologne à New York, Washington et Paris. En 1951 il choisit la liberté et pendant plusieurs mois, vit caché au siège de l'Institut Littéraire. Dans le numéro de mai 1951 de Kultura, il explique les raisons pour lesquelles il décide de quitter la diplomatie communiste et de s'exiler. Il entame une longue collaboration avec Jerzy Giedroyc.
Prix Nobel
En 1960, à l'invitation du Department of Slavic Languages and Literatures de l'Université de Berkeley, Czesław Miłosz part en Californie pour y enseigner. Quelques années plus tard, nommé professeur, il devient titulaire de la chaire. Il restera dans cette université pendant vingt ans, où il enseignera la littérature polonaise et russe, tout en poursuivant sa propre création littéraire.
Dans les années 1981-1982, il prend la chaire d’E. Horton à l’Université de Harvard.
En 1993, l’écrivain rentre en Pologne et s’installe à Cracovie. En 1994, Milosz est décoré de l’Ordre de l’Aigle Blanc, la plus haute distinction polonaise.
Il est le lauréat de nombreux prix, entre autres:
1953 Prix Littéraire Européen, à Genève.
1957 Prix H. Nagler, par l’Union des Écrivains Polonais en exil, à Londres.
1968 Prix de la Fondation Jurzykowski à New York.
1974 Prix de l’hebdomadaire littéraire Wiadomośći (Les Nouvelles).
1978 Prix Littéraire International Neustadt.
1980 Prix Nobel de Littérature.
Depuis 1951 Miłosz est l’un des collaborateurs les plus proches de Jerzy Giedroyc, l’un des auteurs les plus importants de Kultura. L’Institut Littéraire édite toutes ses œuvres majeures écrites en exil. Dans Kultura il publie essais, poèmes, articles sur la littérature polonaise, européenne et américaine et critiques littéraires. Il traduit de la poésie, notamment de l’anglais, entre autres, Thomas Merton, Thomas Stearns Eliot, et Wallace Stevens, et de la langue française, Simone Weil par exemple. Il prend part aux débats sur la situation politique en Pologne. Kultura lui décerne plusieurs prix: son Prix Littéraire en 1957 et en 1979 et le Prix de traduction Constantin Jeleński en 1990.
Czesław Miłosz en langue française - Bibliographie sélective :
La prise du pouvoir, traduit par Jeanne Hersch. Lausanne, La Guilde du Livre, 1953
La pensée captive, Essai sur les logocraties populaires. Traduit du polonais par A. Prudhommeaux et par l'auteur. Préface de Karl Jaspers. Paris, Gallimard, 1953; Gallimard, N.R.F., Les Essais LXVII, 1980
Sur les bords de l'Issa, traduit par Jeanne Hersch. Paris, NRF Gallimard, collection Du Monde entier, 1956
Une autre Europe, Paris, Gallimard, 1964; Gallimard, 1980, Collection Du monde entier
Enfant d'Europe, traduit par Monique Tschui et Jil Silberstein; revu par l'auteur. Lausanne, Éditions l'Age d'Homme, 1980
Poèmes 1934-1982, Paris, Éditions Luneau-Ascot, 1984
La Terre d'Ulro, Méditation sur l'espace et la religion, Paris, Albin Michel, 1985
Miłosz par Miłosz, Entretien de Czesław Miłosz avec Ewa Czarnecka et Aleksander Fiut. Paris, Fayard, 1986
Vision de la baie de San Francisco, Paris, Fayard, 1986
Histoire de la littérature polonaise, Paris, Fayard, 1986
Témoignage de la poésie, Paris, Presses universitaires de France, 1987
Terre inépuisable, Paris, Fayard, 1988
L'immoralité de l'art, Paris, Fayard, 1988
Mon siècle : confession d'un intellectuel européen, Entretiens avec Aleksander Wat, de Fallois/L'Age d'homme, 1989
De la Baltique au Pacifique, Paris, Fayard, 1990
Traité de théologie. Édition bilingue, Cheyne éditeur, 2003
Le Chien mandarin, Paris, Fayard, 2004
L'Abécédaire, Paris, Fayard, 2004