Fils de Mieczysław et de Maria née Maybaum. Son enfance et sa jeunesse se déroulent à Varsovie et à Łódź.
Il passe son bac en 1926 au Lycée de garçons de Łódź, section Ventes, puis entame des études d’économie en Grande Bretagne. D'abord à l’Owens College à Manchester, puis à la London School of Economics. Il n'a probablement jamais terminé ses études.
Période de la II° République de Pologne
A son retour en Pologne, il travaille comme docker dans le Nouveau Port de Gdańsk, puis au bureau de son père, alors représentant commercial de l'entreprise pharmaceutique Solvay.
Suite à la décision du ministre des Affaires militaires, il rejoint l'armée pour y suivre une formation au Centre d'artillerie antiaérienne de Varsovie.
Au début de 1938 il fait la connaissance de Zofia Neuding qu’il épousera le 11 février de l'année suivante.
Mobilisé fin août 1939 pour servir au 1er régiment d'artillerie antiaérienne de Varsovie, il reçoit l'ordre de transporter des canons de la forteresse de Brześć jusqu’à Varsovie, opération qui s'avèrera irréalisable. On le libère alors de ses obligations militaires.
Guerre et déportation
Début 1940 il se retrouve avec sa femme à Stanisławów. Le couple décide de rentrer à Varsovie, mais ils sont arrêtés à Lvov par la NKWD et déportés dans la république soviétique de Maris. Pendant 14 mois ils travaillent à l'abattage de forêts dans un camp au village de Tsynglok.
Libérés suite à l'accord Sikorski-Maïski, ils rejoignent l'Armée Polonaise en URSS, alors en formation sous la direction du général Władysław Anders. Il sert dans plusieurs divisions de cette armée, notamment dans le 8° régiment d'artillerie lourde antiaérienne avec lequel il fait toute la campagne d'Italie. Il participe à la bataille du Monte Cassino.
L'Institut Littéraire
En 1946 il rejoint l'Institut Littéraire et contribue à son organisation à Rome. Ses obligations sont d'ordre administratif : envoi des livres et revues, abonnements, organisation de la bibliothèque, collecte de coupures de presse. Il aide aussi à la correction des textes.
En 1948 il obtient le statut de réfugié politique en France, mais ne demande jamais la nationalité française.
Il meurt le 5 octobre 1979 à Maisons-Laffitte, et est enterré au cimetière du Mesnil-le Roi.
En son honneur, l'Institut Littéraire décide de fonder le Prix Littéraire Zygmunt Hertz, doté annuellement de 5000Frs et attribué de 1979 à 1999.
« Bourdon bourdonnant »
De nombreux Polonais venus visiter le siège de Kultura se souviennent de lui comme d’un ami et conseiller. Il avait le don incroyable d'aller droit au cœur des gens. C’est la raison pour laquelle il est connu dans l’histoire de l'Institut comme le « ministre des cœurs humains ». Il avait un magnifique sens de l’observation qui lui permettait de garder de la distance vis à vis de son entourage et de lui même.
Le poète Artur Międzyrzecki dans ses souvenirs constate : « J'ai quand même l'impression qu’à Maisons-Laffitte on n'apprécie pas assez son rôle d'agent de liaison entre l'Institut de Jerzy Giedroyc et tous ceux qui, de Pologne, viennent en France pour le visiter »
Zygmunt est surnommé le Sancho Pansa de la maison de Kultura, le philantrope. Czesław Miłosz l’appelle « le bourdon bourdonnant », ce qui décrit parfaitement sa personnalité. Et il ajoute que sa façon de se consacrer à Kultura était de l’ordre de « l’investissement émotionnel » guidé par son attachement à sa femme. Jerzy Giedroyc s'en rendait parfaitement compte : « Le travail de Zygmunt était énorme, mais ce qu'il faisait, il le faisait pour elle ». Dans l'Autobiographie à quatre mains il constate : « Dans l'histoire de l'Institut Littéraire et de Kultura, Zofia et Zygmunt Hertz ont joué un rôle décisif. Ils étaient au fait de toutes les affaires, même de celles qui exigeaient une discrétion maximale [...] Sans eux Kultura n'aurait pas pu exister ni survivre ».
Andrzej Bobkowski dans sa dernière lettre adressée au Rédacteur écrit : « J'aime et j'apprécie énormément Zygmunt et Zofia. Peu de gens seraient capables de se sacrifier comme ils le font».